Méditation pour le 2ème dimanche de l'AVENT C
« Patience, il va arriver… »
« A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route… »
Du temps de Jésus, c’est Jean le Baptiste, le précurseur, c’est-à-dire celui qui crié dans le désert et a annoncé Jésus, qu’il a baptisé dans le Jourdain, après l’avoir désigné comme étant l’Agneau de Dieu. Les cris de Jean Baptiste étaient des appels à la conversion et au baptême.
Dans notre monde actuel aussi, des voix s’élèvent pour crier, pour nous inciter à changer de comportement, à montrer plus de respect envers notre environnement, plus de respect envers nos frères humains, les entendrons-nous ? Serons-nous réceptifs à leurs appels ?
Ce temps de l’Avent est pour nous l’occasion d’une conversion, d’un retournement de notre cœur : car il est urgent d’ouvrir nos yeux sur ce qui nous entoure, prenons des engagements concrets dans notre vie quotidienne pour que tous puissent jouir du minimum, jouir des soins et des prises en charge médicales en particulier.
« Préparer le chemin du Seigneur », c’est combattre la misère sous toute ses formes avec nos moyens propres : à l’hôpital comme en maison de retraite, il y a tant à faire, car chacun a besoin l’un de l’autre. Les pistes ne manquent pas, il ne manque plus que nos bras, nos cœurs pour faire avancer un peu plus la construction de ce Royaume d’amour entre les hommes, ainsi « les passages tortueux deviendront droits, les routes aplanies, et tout homme verra le Salut de Dieu. »
Nous avons tous fait l’expérience de routes bloquées, à cause de travaux, de chemins impraticables par des tempêtes de neige, des inondations. Les chemins bloqués ou inondés étaient détournés ; les chemins enneigés étaient dégagés par le chasse-neige. Sur les routes verglacées, les saleuses répandaient du sel ou des scories pour que chacun puisse continuer sa route.
Ce sont des situations semblables que nous retrouvons dans nos vies. Notre vie peut devenir impraticable ou bloquée, sans-issue, mais Jean le Baptiste nous dit aujourd’hui que tous, nous aurons le choix d’emprunter un nouveau chemin, mais qu’il faut pour cela emprunter le chemin de la conversion pour le pardon des péchés. « Préparez le chemin du Seigneur ! »
Par-delà les siècles, c'est à nous que s'adresse cette Parole. Laissons-la résonner en nous aujourd'hui. Jean Baptiste nous invite à changer de vie, à changer notre cœur, à nous tourner vers le Christ qui vient sur nos chemins.
Jean-Baptiste a préparé la route au Seigneur ! Et nous qu’avons-nous préparé, sommes-nous prêts à vivre ce changement en nous-mêmes ? Devant la maladie, l’isolement, la détresse, beaucoup pensent qu’ils ont fait fausse route, que Dieu n’a pas été à leur côté, lorsque sont arrivées les heures tumultueuses. Pourtant les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies, Dieu vient changer notre vie, si nous préparons notre cœur à le recevoir.
Patience pourrait être le mot clé d'un manuel de conseils pratiques pour survivre dans un monde trépidant. Combien faut-il être patient quand on est malade et que le traitement risque d'être long ! Les parents ont besoin de beaucoup de patience pour éduquer des enfants qui contestent toute autorité. La patience est une ceinture de sécurité dans un monde où Dieu ne va pas assez vite, ni les T.G.V, ni les avions supersoniques et où l'on a envie d'avoir terminé avant d'avoir commencé.
Le mot patience vient du mot latin patior qui signifie souffrir. Être patient, cela fait mal, car c'est contrecarrer ses envies, ses pulsions, son exigence du tout, tout de suite. Seule la patience peut brider la soif de plaisir et de pouvoir qui fait courir les hommes toujours plus vite et plus haut, au détriment du plus faible. L'exercice de la patience s'applique aussi à la vie spirituelle. Nous mettons notre espoir en Dieu pour changer ce monde où les massacres ne s'arrêtent jamais, où l'homme demeure fragile malgré les progrès de la science. Les chrétiens croient que le retour du Christ mettra fin aux tourments des hommes et ils luttent pour plus de justice et de paix, pour tromper leur impatience, car ce jour tarde à venir.
Il est bon de l'attendre avec patience, car il est déjà là, aujourd'hui, dans nos vies, dans nos joies et nos peines et ne nous abandonne jamais jusqu'à ce qu'il revienne demain, quand les temps seront accomplis.