Méditation pour le 34ème dimanche ordinaire C
« Un Christ qui a les bras ouverts sur le monde… »
Le Christ est bien un roi, un Roi à qui on a voulu clouer les bras, pour qu’il ne puisse plus les refermer sur chacun de nous, pour qu’il ne puisse plus nous prendre dans ses bras. Pourtant, les clous n’ont pas suffi et la marque des clous où il demande à Thomas d’avancer ses doigts pour les mettre dans la marque des clous nous prouve que le Christ est vainqueur, qu’il a eu le dernier mot sur la mort. Dieu le Père nous montre ainsi toute la miséricorde qu’il a pour le monde, il nous aime au point de nous donner son Fils, qui meurt par amour sur la croix pour nous tous.
Mais que nous disent ces bras ouverts à nous malades, personnes âgées ? Ces bras sont ceux de l’amour ! On a tellement envie d’être pris dans des bras bien chauds, des bras forts qui se serrent sur nous, des bras qui nous rappellent ceux que l’on a aimés très fort. Ces bras sont ceux du Père qui va vers son Fils qui avait dilapidé toute sa fortune, des bras qui se serrent sur lui sans dire un mot, sans reproches, des bras qui accueillent Marthe et Marie, alors que Lazare leur frère est mort, Jésus les console, ou la veuve de Naïm qui pleure son fils unique, les bras de Dieu sont là pour lui dire : « Ne pleures pas… » Nous avons besoin de ces bras, qui nous redonnent confiance, qui nous protègent.
Des bras qui nous accueillent ! Dieu ne veut pas que nous soyons délaissés, désemparés, tristes, vivant dans la peur. Jésus ouvre ses bras, pour nous dire : « Venez, les bénis de mon Père, j’avais faim et vous m’avez nourris, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais nu et vous m’avez habillé… » Devons-nous encore avoir peur ? Deux hommes sont crucifiés autour de Jésus. Si l’un ne s’était pas tourné vers le Christ aux bras ouverts sur le monde, il n’aurait jamais connu le paradis, jamais connu sa miséricorde.
Ce sont les bras de la miséricorde, car Dieu nous dit et nous prouve qu’il n’est jamais trop tard pour demander pardon, pour se tourner vers lui, pour regarder vers lui. Tous ceux qui ont détourné leur regard de la croix, ne connaîtront jamais la lumière, l’amour et sa miséricorde. Avec ses bras ouverts, Jésus nous demande de faire pareil, de ne pas juger, car il n’a pas dit au Larron : « Mais tu es un voleur, tu as mérité ton sort… » Mais il lui dit : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis »
Et ces bras, seront aussi ceux qui nous accueilleront le soir de notre vie. « Viens rentre dans ta maison… » Si nous venons les mains ouvertes, sans rien, Dieu sera là la bras ouverts pour accueillir son enfant, merci Seigneur, de la joie que tu as de m’attendre pour ce dernier jour de ma vie.
Lever les bras, les ouvrir, c’est dire viens… Nous nous souvenons, de tout ce que nous avons fait dans notre vie, tout ce que vos bras ont porté, tout ce que vos bras ont supporté. Christiane, a accueilli des enfants de la DASS pendant plus de cinquante ans, elle me disait toujours, que ces enfants avaient besoin de voir ce que des bras peuvent faire. Peut-on imaginer un roi les bras ouverts ? Mais Jésus est ce Roi extraordinaire, qui ouvre ses bras et sa devise est : « Aimez-vous les uns les autres ! » Alors regardons Celui qui nous ouvre ses bras. Ces bras me font penser à la Porte Sainte, à toutes ces Portes Saintes ouvertes pour que nous en franchissions le seuil. Passée cette porte, nous entrons dans son Royaume d’amour. Notre Evêque nous a demandé de laisser ces portes ouvertes, car fermer une porte, c’est ne plus savoir que quelqu’un nous attend.
Oui, regardons les bras étendus de Jésus et son cœur ouvert, par la lance, ils disent l’amour, le pardon. Ces bras ouverts sont là pour nous accueillir, c’est fou, c’est le Roi de l’amour qui nous accueille et nous offre à tous le Salut, la Vie éternelle. Ce Roi cloué sur la croix, les bras ouverts, nous invite à nous rapprocher de lui, à vider notre cœur : mais il nous dit aussi de prendre notre croix, d’aimer et de servir à son exemple. C’est ce qu’il nous reste à faire.